Je suis vraiment heureux de prendre la parole en premier, car connaissant le diktat imposé par un certain parti, j’avais peur qu’on ne laisse plus parler les hommes. Dans notre parti, nous n’avons pas besoin de cela puisque nous plaçons les femmes aux plus hauts postes.

Plus sérieusement, pourquoi sommes-nous réunis sous cette tente ? J’y vois trois bonnes raisons : nous aimons sortir, nous aimons bien les bedjuis et nous aimons le Grand Festival où l’on célèbre la musique et la politique

Aimer sortir. Ça c’est dans nos gènes. La fanfare est d’ailleurs l’image vivante de la société valaisanne. Chaque instrument, chaque musicien a son rôle unique à jouer, mais c’est ensemble qu’on crée l’harmonie. Prenez l’exemple de notre fanfare l’Avenir d’Isérables, qui nous accueille aujourd’hui, et celui de toutes les fanfares de notre fédération. Chacun de ses membres nous rappelle que la musique de fanfare est faite à la fois de solidarité et de diversité de talents. Il en va de même dans cette cantine où l’on refait le monde autour d’une table ou au coin du bar, à plusieurs et pas seul devant son ordinateur ou son écran TV.

Et c’est ça la magie de cette journée. Imaginez un petit village suspendu à la montagne, l’une des plus petites sociétés de la fédération, un comité d’organisation hyper audacieux emmené par l’infatigable Jean-Noël, qui relèvent le défi d’organiser le Grand Festival. J’y vois plein de belles qualités chez nos amis bedjuis. Lorsqu’on les fréquentait au CO en bas en plaine, on disait d’eux que c’étaient des solides. Et c’est vrai. J’ai eu l’occasion récemment dans un débat sur la santé de comparer les robustes bedjuis aux Genevois poussifs, qui vont sans cesse voir leur toubib installé de l’autre côté de la rue. Unis comme nulle part en Valais, ils aiment et savent cependant s’ouvrir aux autres. Le choix pour leur place de fête de Nendaz, leur commune voisine et montagnarde, pourrait faire réfléchir d’autres communes tout aussi proches qui étaient attirées par les sirènes urbaines de la capitale des Alpes. Lorsqu’on connaît les contraintes de la pente, où il s’agit sans cesse de monter et de descendre, l’on apprend comme nos amis bedjuis à être intelligent.

Et ces qualités, nous les retrouvons bien évidemment dans celle du Centre. J’ai entendu quelques réactions lorsque j’ai affirmé que nous aimions la politique. Je persiste et signe. Je ne parle pas bien sûr de politicaille, ni de PoliticaSion, mais d’une politique où notre engagement est fondé sur l’écoute, le respect et l’entraide de chacune et de chacun comme dans une fanfare. Vous savez, je me méfie de ceux qui disent : « moi, je dis ce que je pense » et qui ne font pas vraiment ce qu’ils disent. Je préfère ceux qui disent plus modestement : « je pense ce que je dis » et qui font réellement ce qu’ils pensent.

Ces contradictions, je les vois tous les jours au Parlement fédéral et elles sont une fois de plus au cœur des prochaines votations. Nous avons des décisions cruciales à prendre le 9 juin qui auront un impact direct sur notre société et notre qualité de vie. Et comme dans une fanfare, où chaque note a son importance, chaque vote du Valais comptera.

Alors :

– Si vous pensez que le système de la santé est un gros business de 93 mias (plus que le budget de la Confédération) et que de nombreux acteurs de la santé profitent de la situation au détriment des assurés, votez oui à notre initiative sur le frein à l’endettement.

– Si vous pensez que l’argent ne pousse pas sur les arbres et qu’arroser à chaque votation l’ensemble de la population à coup de 5 mias ça ne va pas, votez plutôt non à l’initiative socialiste des 10 %.

– Si vous pensez que notre canton, avec l’eau, le soleil et le vent, est le pays des énergies renouvelables et que l’énergie nucléaire, même si on en aura besoin un jour, nous sera facturée au prix fort par le reste de la Suisse, à moins de vouloir une centrale à Isérables ou Nendaz, votez oui à la loi sur l’énergie.

Ça c’est de la vraie politique. C’est peut-être moins spectaculaire que les matches de reines organisés sur les plateaux de télévision. Mais rassurez-vous, nous savons parfois donner quelques coups de cornes lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts du Valais et de façonner l’avenir du pays.

Merci à Jean-Noël Monnet et toute son équipe, aux villages d’Isérables et de Nendaz, à vous toutes et tous. Que la fête de la musique et de la politique soit belle. Vive le Grand Festival, vive le Centre, vive le Valais.